• Un bébé est dit hypotrophe lorsque son poids de naissance est inférieur au 10e< percentile pour son âge gestationnel, selon les courbes de référence. Cette situation peut résulter :

    • d’une constitution familiale simplement petite , il s’agit alors d’un PPAG : petit Poids pour l’âge gestationnel (hypotrophie harmonieuse),

    • ou d’un retard de croissance intra-utérin (RCIU), souvent lié à un problème placentaire ou environnemental (hypotrophie dissymétrique).

    Ces bébés ont souvent moins de réserves énergétiques, une immaturité métabolique, et parfois une succion peu efficace. Cela complique l’installation d’un allaitement exclusif.

  • Les bébés hypotrophes sont considérés comme à risque d’hypoglycémie néonatale Ils peuvent avoir :

    • une succion faible ou peu fréquente,

    • une glycogénolyse et une cétogenèse moins efficaces,

    • une capacité moindre à mobiliser des substrats énergétiques.

    Selon le Clinical Protocol de l’ABM, ces bébés doivent bénéficier d’une surveillance glycémique ciblée les premières 48h

  • Le but est double :

    • Calibrer la lactation dès la naissance, pour éviter une chute de production liée à une succion peu optimale

    • Nourrir sans épuiser: éviter que l’enfant ne dépense plus d’énergie qu’il n’en reçoit.

    Concrètement, que faire ?

    Expression manuelle du colostrum dans la 1ère heure, même si bébé ne tète pas activement.

    Peau à peau prolongé : stabilise la glycémie et réduit les dépenses énergétiques.

    Propositions fréquentes du sein sans forcer (8 à 12 fois par 24h), même si les tétées sont courtes ou non nutritives.

    Complémenter avec du lait exprimé si besoin, à la seringue, au DAL ou à la cuillère.

    Tirer son lait régulièrement (si bébé tète peu) pour entretenir la stimulation et éviter les engorgements.

    Ne pas se fixer sur les volumes, mais suivre la prise de poids quotidienne (+35g/jour en moyenne).

    Combien de temps appliquer ce protocole ?

    Jusqu’à ce que la courbe de poids soit régulière, que le bébé tète efficacement au moins 8 fois par jour,

  • Allaiter un bébé hypotrophe peut être déroutant. Tu fais de ton mieux, souvent dans l’urgence, parfois dans la peur. On te parle de courbes, de compléments, de chiffres... et tu peux douter.

    Ce que tu fais compte.

    L’allaitement n’est pas un luxe. C’est une ressource. Un soin. Un lien. Et tu as le droit d’y croire, même si c’est plus lent, plus technique, moins instinctif que prévu.

    Les études montrent que les bébés allaités et portés peau à peau présentent une glycémie plus stable et moins de chutes sévères que ceux séparés ou nourris exclusivement au biberon ABM Protocol

    Ce que tu construis jour après jour avec ton bébé, c’est solide. Même si ça ne se voit pas encore. Je suis là si tu veux du soutien.

  • ABM Clinical Protocol #1: Guidelines for Blood Glucose Monitoring and Treatment of Hypoglycemia in Term and Late-Preterm Neonates

    ABM Clinical Protocol #3: Supplementary Feedings in the Healthy Term Breastfed Neonate

    ABM Clinical Protocol #16: Breastfeeding the Hypotonic Infant

Bébé Hypotrophe, PPAG, RCIU, petit bébé,… 

Et l’allaitement là dedans ?

Allaitement et compléments chez le bébé hypotrophe à terme

Lorsque ton bébé naît avec un petit poids, on peut très vite te parler de compléments. Parfois avant même d’avoir laissé une chance à l’allaitement de s’installer. D'autres fois, on t'encourage à allaiter mais sans t'expliquer comment soutenir ta lactation si ton bébé tète peu.

Et au milieu de tout ça : toi, tes questions, ton projet, et l’inquiétude de “ne pas faire assez”.

Faut-il compléter ? Quand ? Comment ? Avec quoi ? Est-ce que ça met en danger ton allaitement ?

Est-ce que ce serait irresponsable de ne pas le faire ? Est-ce qu’on peut allaiter à 100 %, même avec un petit poids de naissance ? Autant de doutes qui entravent parfois un projet d’allaitement pourtant possible… à condition d’être bien accompagné(e).

Ici, tu trouveras les repères pour comprendre dans quels cas les compléments sont nécessaires, comment les proposer sans nuire à la lactation, et dans quelles situations l’allaitement exclusif est tout à fait envisageable dès le départ.