37 mois d’allaitement, et une nuit à la fois
Témoignage de maman
Pour ma première grossesse, les débuts ont été tout sauf simples.
La montée de lait s’est fait attendre.
Et avec elle, sont arrivées les doutes, les questions, les peurs.
Est-ce qu’il prend bien le sein ? Est-ce qu’il grossit assez ? Est-ce que je fais les choses comme il faut ?
Je crois que toutes les mères allaitantes se les posent un jour ou l’autre, ces questions-là.
Et puis, petit à petit, j’ai lâché prise.
Avec mon premier bébé, nous avons trouvé notre rythme, notre lien, notre façon de faire.
Ce fil tissé au creux des bras nous a portés jusqu’à 22 mois d’allaitement.
Un peu plus qu’une « tétée d’or » selon l’anniversaire des tétées.
Deuxième bébé, autre regard, autres défis
Quand Andria est né, j’étais plus sereine.
Je connaissais mon corps, je savais ce qu’une montée de lait pouvait traverser,
je n’étais plus débutante.
Mais cette fois, ce sont les réflexions des proches qui m’ont heurtée.
Parce qu’à 14 mois, mon fils ne fait toujours pas ses nuits.
Et il tète encore. Entre 3 à 5 fois par nuit.
Alors on m’a dit que c’était à cause de l’allaitement.
Qu’il fallait arrêter. Le “sevrer”. L’habituer à autre chose.
Mais ce n’est ni un caprice, ni une faim irrépressible.
C’est juste sa façon à lui de se rassurer.
Certains bébés ont besoin d’un bercement, d’une veilleuse ou d’une musique douce.
Pour Andria, c’est le sein.
Ce n’est pas tous les jours facile
J’ai connu les crevasses.
Les engorgements.
La fatigue, celle qu’on n’explique pas.
Le doute, encore parfois.
Mais jamais je n’ai voulu abandonner.
Aujourd’hui, nous sommes à 15 mois d’allaitement avec Andria.
Et j’espère que cette aventure va durer encore longtemps.
37 mois. Deux bébés. Un seul corps.
Si je fais le total, cela fait 37 mois que mon corps fabrique du lait.
37 mois de don, de présence, de maternage au plus près.
37 mois d’apprentissage, de patience, de résilience aussi.
Et si je comptais tout ce lait en litres… tu dirais combien ?
Photographie
Crédit photo : @elisandria_photography
Merci à elle pour son regard sensible et vrai, pour ces images qui racontent ce que les mots taisent : la puissance douce du maternage